Alba TORRENS et les Espagnoles ont battu les Françaises sur le fil © FIBA
| France | Espagne | 64-65 |
Les meilleures ennemies se retrouvaient dans le cadre de cette première demi-finale. Ce « choc » entre deux des meilleures attaques de la compétition promettait d’être explosif.
La France de Coach TOUPANE choisit de démarrer avec un 5 composé de Romane BERNIES (6 points, 7 passes décisives), Mamignan TOURE (14 points, 4 rebonds), Janelle SALAUN (9 points, 5 rebonds), Iliana RUPERT (3 points, 4 rebonds) et Valériane AYAYI (19 points, 4 rebonds), alors que coach MENDEZ opte pour un cinq avec Mariona ORTIZ (4 points, 5 rebonds), Alba TORRENS (12 points, 7 passes décisives), Maria ARAUJO (6 points à 100%), Awa FAM (21 points, 9 rebonds) et Andrea VILARO (1 rebond).
L’Espagne score en première avant que Romane BERNIES ne fête son anniversaire en inscrivant le premier panier français. Les analyses tactiques et les choix des staffs sont clairs des deux côtés, mais l’intensité va profiter aux Françaises, notamment grâce à Valériane AYAYI, qui vont avoir un temps fort avant que l’Espagne ne réagisse grâce à son jeu de coupe et de mouvement (12 passes décisives en première mi-temps). Le 1ᵉʳ quart-temps verra finalement les deux équipes se neutraliser 18-18. Il faudra mieux prendre soin du ballon côté français pour espérer mieux.
Le début du deuxième quart voit les Françaises retrouver une intensité défensive de haut niveau avec une forte pression sur le porteur de balle. Cette défense couplée à une bonne adresse voit les Françaises passer un 7-2 en 4 minutes. Cette tendance se poursuit malgré l’intenable Awa FAM (14 points, 4 rebonds en première mi-temps) et les Françaises se retrouvent rapidement à +9. La profondeur de l’effectif français semble faire la différence et le coach espagnol remet ses cadres sur le terrain pour arrêter l’hémorragie. Valériane AYAYI montre la voie des deux côtés du terrain (13 points à 6/12 aux tirs, 2 rebonds et 3 interceptions pour une évaluation de 12 à la pause) et les Françaises basculent à la pause avec 7 points d’avance (2ᵉ quart-temps gagné 20-13). Dommage, car, comme le rappellera le coach tricolore lors du dernier temps mort, avec deux ou trois possessions mieux gérées, l’écart aurait pu/dû être plus conséquent.
La deuxième mi-temps s’annonce comme la météo, chaude et intense, et elle va l’être.
La deuxième mi-temps démarre et la France prend rapidement 10 points d’avance sur un tir à 3 points de Migna TOURE. Les défenses vont prendre le pas sur les attaques et ce tempo de match permet à l’Espagne de rester à l’affût (44-38 à la 27ᵉ). Malheureusement, la terrible maladresse à 3 points des tricolores (4/23 à trois points, 17 % à la fin du 3ᵉ QT) couplée à la fougue retrouvée d’une inusable Alba Torrens (8 points) qui finalise en contre-attaque vont permettre à l’Espagne de passer devant à la faveur d’un 11-2. Ce catastrophique 3ᵉ QT tricolore (8 points marqués pour 18 encaissés) ne présage rien de bon pour la suite du match.
L’Espagne change de défense et propose un peu de zone press tout terrain ou de zone demi-terrain, et les Françaises ne vont inscrire qu’un seul panier en 4 minutes. Les défenses prennent le pas sur les attaques et le pourcentage au tir des deux équipes est très faible. Awa FAM score enfin à trois points pour donner 4 points d’avance à 3’23, mais Janelle SALAUN lui répond sur l’action suivante (3/3 LF). Sur l’action suivante, les 3 rebonds offensifs français permettent à Migna TOURE (14 points en tout) de mettre l’équipe de France en tête. L’adresse revient et Mariona ORTIZ (4 points sur le match) sur un tir acrobatique score. Miss SALAUN se rate à trois points et Alba TORRENS balance une brique à 8 m. Tout reste à faire à 40 secondes de la fin. Sur la possession suivante, Ayayi se fait contrer près du cercle avant que Janelle SALAUN ne fasse deux fautes consécutives sur Torrens pour arrêter le chrono. L’expérience et le talent de l’Espagnole lui permettent de faire un 2/2 crucial à ce moment du match (3 points d’avance à 16 secondes). Temps-mort français et sur la remise en jeu Iliana RUPERT (3 points, 4 évaluations) va prendre un tir rapide à 3 points en tête de raquette. Raté, mais dans la lutte au rebond, Touré permet à la France d’obtenir une dernière chance alors qu’il reste un peu plus de 11 secondes. L’air est chaud et la tension est à son paroxysme, chacun étant dans un état de concentration maximal. La France ne trouve pas de tir ouvert, et au moment où Romane Bernies prend enfin un avantage, l’Espagne fait faute pour l’envoyer sur la ligne des lancers francs. Avec 3 points de retard et 2“3 à jouer, la Lot-et-Garonnaise n’a pas d’autre choix que de mettre le premier (ce qu’elle fait) et de rater le deuxième. Iliana RUPERT a l’excellente idée de passer par là et de gratter le rebond offensif. L’Espagne fait faute et la Française se retrouve sur la ligne avec 4 dixièmes à jouer… Balle de prolongation. Le premier est réussi, le deuxième sera trop long et l’Espagne qui sécurisera le rebond va pouvoir exulter : elle aura une nouvelle fois déjoué les pronostics et réussi son tour de magie favori, faire disparaitre la France.
Le basket reste un sport d’adresse, et à ce jeu-là les Espagnoles (51% de moyenne) auront largement dominées les françaises (36% dont un très vilain 5/30 à 3 points) notamment grâce à son intérieure de 18 ans Awa Fam qui termine avec une évaluation de 31 (21 points, 9 rebonds, 3 passes décisives, 2 contres).
Il faudra vite se remobiliser pour affronter dimanche le perdant du match Belgique/Italie et ramener une médaille de bronze indispensable.
Tombé dans la marmite du basket dès l’âge de 4 ans, j’ai endossé tour à tour les rôles de joueur, arbitre, entraîneur, et dirigeant. Mon parcours m’a surtout conduit à évoluer dans le basket féminin, mais c’est l’amour de ce sport dans son ensemble qui m’anime. J’espère vous faire vivre les compétitions avec autant de passion que j’en prends à les suivre.
