
Saniyah HALL a vraiment été coriace du côté des États-Unis © Jérôme LE BRIS
Le Mondial U19, qui se déroule à Brno en République-Tchèque, approche de son verdict final et nous avions les premiers matchs de classement, ainsi que les quarts de finales qui se sont disputés, avec notamment un France vs États-Unis qui a tenu toutes ses promesses.
Matchs de classement places 9-16 du 18 juillet :
| Corée du Sud | Brésil | 87-80 |
| Nigeria | Argentine | 68-58 |
| Chine | République Tchèque | 80-79 a.p. |
Pour démarrer ces matchs de classement, la Corée du Sud a réussi à prendre le meilleur sur le Brésil grâce à une 2ème mi-temps mieux maîtrisé et surtout à des coéquipières d’Alexia DAGBA (10 points, 4 rebonds) qui ont manqué d’efficacité sur la fin de match. Impulsé par Manu ALVES (24 points, 10 rebonds, 7 passes), qui a été la leader d’attaque sur les deux derniers matchs du Brésil, le pays d’Amérique Latine a fait le gain du 1er quart-temps après un démarrage sérieux (18-23). L’écart est monté à +9 en début de 2ème quart-temps (18-27), mais la Corée du Sud a su mettre en place une série de 6-0 pour relancer la dynamique (24-27). A la mi-temps, nous retrouvions deux possessions d’avance en faveur des Brésiliennes. Les coéquipières de Minji LEE (28 points, 5 rebonds) ont lâch2 les chevaux sur le 3ème quart-temps avec un 6 sur 9 aux tirs et un bon pourcentage aux lancers francs (22 sur 27 au global). Après une 1 minute de jeu dans le 4ème quart-temps, la Corée du Sud menait de 7 points (63-56) et semblait en mesure de remporter cette partie. Le Brésil n’était pourtant pas encore mort avec un 7-0 produit et un bras de fer qui s’est engagé. Les 23 « turnovers » brésiliens sur la rencontre ont pesé lourd et la Corée du Sud a été plus « clutch » pour acquérir le gain du 4ème quart-temps et du match.
Dans une rencontre où les pourcentages aux tirs n’ont pas touché les sommets (31 % contre 29 %), le Nigeria a pris le meilleur sur une Argentine, encore une fois, trop limitée offensivement pour tenir sur le long des 40 minutes. Toutefois, grâce notamment à un 3 sur 5 derrière la ligne à 3 points sur le 1er quart-temps, les partenaires de Julia BOSQUE (14 points, 8 rebonds) ont bien débuté le match en gardant dans le viseur le Nigeria après 10 minutes de jeu (19-17). Avec des deuxièmes chances qui se sont montrées nombreuses sur cette partie (18 rebonds offensifs), les coéquipières d’Abigail ISAAC -8 points, 8 rebonds) ont tenu le score à leur avantage à mi-chemin du temps réglementaire (29-26). Après la pause tactique de 15 minutes, l’Argentine a connu des difficultés sur le 3ème quart-temps avec seulement 4 paniers inscrits dans le jeu. C’était donc l’occasion en or pour Wandoo HEMBAM (17 points, 6 rebonds) et le Nigeria d’accroître son avance afin de compter un +10 lors du lancement du 4ème quart-temps (47-37). Le pays d’Amérique du Sud a bataillé pour faire une série et tous les dés étaient lancés afin de trouver la faille. Juana BARRIONUEVO (4 points, 5 rebonds, 6 passes) a bien tout donné et malgré un retour à -6 à 90 secondes du terme (60-54), cela n’a pas suffi à empêcher le gain du match pour les Nigérianes.
Après avoir subi deux cuisantes défaites la veille, la République Tchèque et la Chine se sont retrouvés dos à dos. Les locales du tournoi ont pris le meilleur démarrage, alors que les coéquipières d’Yuqian LI (19 points, 6 rebonds) semblaient être restées aux vestiaires (3-10). Fausse impression, car la réaction a été entreprise avec un 11-2 pour répondre rapidement (14-12). Les Tchèques avaient arrosé derrière la ligne à 3 points sur ce 1er quart-temps, mais aucun avantage n’a été capitalisé à la fin du 1er quart-temps (15-15). Le coach Viktor PRUSA a dû insister sur le 2ème quart-temps de plus attaquer le cercle et cela a bien fonctionné avec un +9 obtenu. Nous retrouvions donc les partenaires de Katerina KALNA (17 points, 7 rebonds) en tête à la pause (28-37). Il y a eu pas mal de phases « up and down » sur le 3ème quart-temps, et la Chine a réussi à tirer son épingle du jeu pour revenir à une possession (51-54). Véritablement, au coude-à-coude, les deux nations n’ont pas réussi à se départager sur le 4ème quart-temps, ainsi Kejia RAN (25 points, 16 rebonds) obtenait la prolongation pour prolonger le suspense (66-66). Durant cette période supplémentaire, les Chinoises ont su être plus efficaces afin de produire un 8-0 (68-69, 76-69) et de mettre dans l’embarras les Tchèques. Dans l’urgence, Julie PILAROVA (12 points, 4 rebonds) a essayé de ramener les siennes, mais le 8,3 % produit à 3 points a été terrible sur le match et cela a été rédhibitoire pour la République Tchèque.
Matchs des quarts de finales du 18 juillet 2025 :
| Hongrie | Australie | 76-82 a.p. |
| Canada | Japon | 85-65 |
| Portugal | Espagne | 58-68 |
| États-Unis | France | 70-65 |
Le duel entre la Hongrie et l’Australie a été plus serré qu’on pouvait sans doute s’y attendre en avant match. L’Australie, qui était sur 2 victoires en 2 matchs, a été surpris en début de match par la solide adresse des partenaires d’Eszter RATKAI (16 points, 7 rebonds, 6 passes) qui a enchaîné les jolis paniers pour mettre en compétition les « shooteuses » australiennes. Le 1er quart-temps s’est achevé sur un score quasiment à l’équilibre et nous étions pressés de suivre le 2ème quart-temps (21-22). Le mano à mano s’est poursuivi avec un vrai combat que la Hongrie a réussi à contrôler, même si l’avance était mince lors du buzzer annonçant la mi-temps (41-39). Après la pause, les deux pays revenaient en forme offensivement avec des tirs réussis de part et d’autre. Les coéquipières de Sienna HARVEY (7 points, 2 passes) étaient en délicatesse au niveau du pourcentage de réussite (35 % au global) et elles ont bien négocié les attaques rapides avec 20 points marqués dans cet aspect. Cependant, l’Australie commettait aussi pas mal de pertes de balles (19 au total) et la Hongrie a fait fructifier cela par 23 points inscrits. De ce fait, nous avions un statu quo avec un maigre avantage en faveur du pays européen à la fin du 3ème quart-temps (62-58). Le 4ème quart-temps a été très âpre avec seulement 3 paniers marqués dans le jeu sur les 5 premières minutes de jeu, et les 5 suivantes n’ont pas été plus spectaculaire. Ayant obtenu un +4 à 2 minutes 38 de la fin du temps réglementaire (69-65), la Hongrie n’a pas tenu cette avance et les partenaires de Manuela PUOCH (12 points, 9 rebonds) ont obtenu un « overtime » en allant chercher les points sur la ligne des lancers francs (69-69). Sur la prolongation, Bonnie DEAS (17 points, 6 rebonds) a fait basculer le match avec un 3 points à 51 secondes du terme et le scénario a été trop difficile à inverser pour la Hongrie après cela.
Pour le deuxième quart de finale du jour, le Canada s’est rendu le match confortable grâce à une entame de match sérieuse face au Japon. Dès le début, la défense nippone était désorientée de la rapidité des offensives des partenaires de Jasmine BASCOE (16 points, 3 passes). Après 5 minutes jouées, le coach Japonais Yoshikazu SUZUKI était obligé d’arrêter le chronomère, car ses joueuses étaient déjà bien en retard (15-4). Nous retrouvions un écart de 15 points à l’issue du 1er quart-temps (26-11). Le Japon a pu s’appuyer sur Himeka SONE (14 points, 1 rebond) en début de 2ème quart-temps qui a enchaîné les paniers pour garder ses coéquipières dans les cordes (30-19). La température restait élevée du côté des Canadiennes avec Agot MAKEER (10 points, 6 rebonds) qui maintenait les siennes largement en tête à la mi-temps (43-26). Le coup de grâce a été donné au retour sur le parquet, en effet, le pays d’Amérique du Nord a submergé la peinture adverse en y scorant 42 points au global. Le Japon arrosait longue distance, mais avec une réussite trop fragile (21,4 %). Par conséquent, la décision semblait rendue après 30 minutes de jeu (69-42). Dans le 4ème quart-temps, les Nippones et Riona MATSUMOTO (10 points, 1 rebond) n’ont pas abdiqué et ont remporté cette ultime période. Néanmoins, c’était insuffisant pour inquiéter la machine canadienne, dont Syla SWORDS (17 points, 6 rebonds) a fini meilleure marqueuse du match, qui avait assuré son succès et se retrouvera au rendez-vous du dernier carré.
Le Portugal, qui pour son premier Mondial U19 de l’histoire, s’est hissé en quart de finale pour y affronter son pays voisin l’Espagne. La partie a, comme on pouvait s’y attendre, été très hachée avec énormément de coups de sifflets et les deux équipes ont été sanctionnées d’une multitude de fautes personnes, mais aussi plusieurs fautes techniques. Sur la ligne des lancers francs, l’Espagne a perdu la bataille, mais les coéquipières d’Ines SOTELO (11 points, 10 rebonds) ont remporté la guerre tactique en ayant gardé l’avantage pendant presque 35 minutes. Les partenaires d’une des pivots stars de ce Mondial U19, Clara SILVA (23 points, 7 rebonds), avait pourtant bien démarré la rencontre en prenant 6 points d’avance très vite (8-2). La furia espagnole a vite réagi et la tendance s’était inversée dès la fin du 1er quart-temps (14-22). Les joueuses de Ruben BURGOS semblaient confortables sur le 2ème quart-temps avec un +12 en poche (20-32), mais c’était trop peu connaître la « grinta » portugaise, qui a planté un 10-0 pour faire passer un message (30-32). Ce gros effort n’a pas été bien accompagné jusqu’à la pause, car les Espagnoles avaient repris le large avec un écart de +9 (32-41). Le 3ème quart-temps a été le plus brouillon avec toujours des fautes qui ont coupé un grand nombre d’actions, mais l’Espagne ne parvenait pas à se contenir, du coup Marta RODRIGUES (9 points, 4 rebonds) et ses coéquipières sont revenues à -4 au terme des 30 minutes jouées (43-47). Après un 3ème quart-temps catastrophique sur le plan offensif, l’Espagne a su trouver les ressources pour ne pas laisser le Portugal égaliser, puis de refaire un écart afin de bien gérer les dernières minutes de jeu. Carla OSMA CRUZ (12 points, 6 rebonds) a mis un panier décisif pour récupérer un avantage de +8 (50-58). L’adresse a fui le Portugal sur la fin et les 16 interceptions espagnoles ont eu leur degré d’importance au final avec une qualification méritée pour le dernier carré des partenaires d’Ada TORIBIO (7 points, 6 rebonds, 6 passes)
Les trois autres quarts de finales se sont joués à un niveau élevé, mais la rencontre entre les Etats-Unis et la France nous a offert un spectacle d’engagement et d’intensité de chaque instant. Malgré des échecs sur ses premières possessions, les Bleues étaient bien rentrées dans la partie avec Nell ANGLOMA (20 points, 6 rebonds) qui était déjà au four et au moulin afin de répondre à Sienna BETTS (14 points, 11 rebonds) qui prenait ses aises dans la raquette du côté des Américaines (7-6). La France a pris le score (7-8), mais cela a vite été effacé par les coéquipières de Saniyah HALL (26 points, 6 rebonds) qui nous a fait très mal sur ce quart de finale (10-8). Après avoir encaissé un 7-0 (14-8), les joueuses d’Aurélie BONNAN ont subi la fin du 1er quart-temps et un écart de 9 points était à rattraper (19-10). La coach Française, qui entraîne le club d’Angers, était obligée de prendre un « time-out » après les premières possessions du 2ème quart-temps, car il fallait relancer la machine en défense (26-13). Les stops et les rebonds gagnés par les Bleues ont permis de reprendre le confiance et le tir longue distance de Stella KESSLER allait donner de l’espoir (28-22). L’avantage était remonté à +10 pour la Team USA (38-28), mais l’Équipe de France a eu le dernier mot avant la mi-temps en revenant à deux possessions (38-32). Ainhoa RISACHER (5 points, 4 rebonds, 4 passes) et ses partenaires sont revenues dans la 2ème mi-temps avec culot et elles sont très vite revenues à une possession (38-35). Quelques instants plus tard (44-43), il n’y avait plus qu’un seul point de différence et la Team USA avait plus de déchets, notamment aux lancers francs avec un 10 sur 16 dans l’exercice. Ces efforts n’ont pas été bien payés, car sur la fin du 3ème quart-temps , les Américaines ont réussi à refaire un mini « break » en menant de 7 longueurs à l’aube des 10 dernières minutes du temps réglementaire. Ce sentiment s’est reproduit en tout début de 4ème quart-temps, alors que la pivot Française, Aissatou KEITA-CISSOKO (10 points, 5 rebonds) ramenait la France à une possession (52-49), les Etats-Unis parvenaient à scorer juste derrière pour refaire un delta (56-49). La Berruyère, Inès PITARCH-GRANEL (6 points, 3 rebonds) se libérait, après plusieurs échecs, et a permis aux Bleues de revenir à -4 (56-52). La présence physique des Américaines a pesé tout au long du match, et les Françaises ont eu de nombreux échecs à 2 points, terminant la rencontre à seulement 35,85 % dans cet aspect du jeu. Les occasions ratées ont permis aux coéquipières de Jordan LEE (9 points, 6 rebonds) de reprendre un bon matelas d’avance (61-52). La détermination tricolore était intacte avec une défense de fer et une pression qui a permis d’effectuer 11 interceptions sur cette rencontre. A l’approche de la fin de match, Sarah CISSE (12 points, 7 rebonds, 2 contres) produisait un bloc salvateur en défense, puis sur l’action suivante, Nell ANGLOMA inscrivit un tir « clutch » pour ramener le score à 64-58. Les séquences suivantes étaient folles et avec l’euphorie, les Bleues sont revenues à -4 à la suite d’un ballon volé (66-62), et avec une possession pour revenir même potentiellement à -1. L’opportunité n’a pas abouti, et derrière la situation a été trop complexe, car les secondes allaient clairement dans le sens des Américaines qui ont scellé la rencontre, malgré le 3 points de Stella COLAS (7 points, 7 rebonds) qui est malheureusement arrivé trop tard. La France n’a pas à rougir de sa performance et jouera pour le gain de la 5ème place du tournoi. La série des États-Unis, dans cette compétition, a continué et est désormais historique. En effet, avec 26 victoires de rang, les joueuses de Teri MOREN ont battu leur propre précédent record.
Véritable passionné de sports collectifs depuis de nombreuses années ! Né la même année où le Limoges CSP avait remporté la première Coupe d’Europe de l’histoire du sport français, n’était sans doute pas un hasard ! Même si le ballon ovale est roi où j’habite, j’aime contribuer à mettre en lumière le basketball féminin.
