Tokyo 2021 5×5 : Totalement prise de vitesse, la France s’incline lourdement contre le Japon et retrouvera comme à Rio, la Serbie pour le bronze

On avait craint les tirs de loin, mais c’est surtout le rythme japonais qui a fait prendre l’eau à la France © FIBA

Troisième demi-finale consécutive pour les Françaises aux Jeux Olympiques. Mais alors quel sera pour les Bleues le scénario ? celui de Londres où les Françaises accédèrent à la finale ou celui de Rio où les Françaises perdèrent comme Team USA en demi-finale et contre la Serbie pour le bronze.

Fort de cette expérience, mieux vaut ne pas retrouver les Serbes pour la 3^ème place et donc il faudra gagner contre les Japonaises en ce début d’après-midi (13h à Paris). L’adversaire avait été qualifié d’inconnu en ce début de compétition malgré notre défaite à Rio mais c’était il y a 5 ans. Bis repetita, en ce premier match à Tokyo, nouvelle défaite des Françaises de 4 points malgré une évaluation collective (85) supérieure à celle des Japonaises (71). Désormais, on connait bien la stratégie nippone appliquée à merveille avec une très grande efficacité : pénétrer dans la raquette et ressortir la balle vers une des quatre shooteuses positionnées derrière la ligne à 6,75m et qui, par des passes éclair, sait trouver celle qui est la mieux démarquée. De là à la contrer !

Comme Valérie GARNIER et son staff d’adjoints ont dû bien analyser la tactique japonaise et même peut-être consulter Carl von CLAUSEWICZ, nous ne sommes pas inquiets (si, tout de même un peu) et trouver la meilleure stratégie.

Le début de match est plutôt à l’avantage des Japonaises qui mènent rapidement 9-4 grâce à leur jeu sans ballon qui leur permet de se démarquer et les Françaises sont incapables d’arrêter les pénétrations nippones, prises de vitesse sur le 1^er pas. Heureusement pour nous et contrairement à d’habitude, l’adresse nippone n’est pas au rendez-vous, du moins du 1^er quart-temps (6/17 dont 1/6 à 3 points). Mais les Françaises reviennent par Alix DUCHET (8 points à 3/5 aux tirs) et égalisent au bout de 5 minutes. La dynamique est devenue française, les filles de Valérie GARNIER passent devant grâce à deux paniers à 3 points d’Alexia CHARTEREAU (9 points à 1/7 à 3 points) pour mener 22-14 à la fin du quart-temps. Malheureusement, le match ne s’arrête pas là.

Le 2^ème quart-temps va être terrible. Valérie GARNIER a fait rentrer la jeune garde composée de Marine FAUTHOUX et Iliana RUPERT mais on commence par un 0-7 ; on est totalement pris de vitesse, notre raquette n’est pas fermée, il n’y a personne au rebond offensif. Valérie GARNIER demande rapidement un temps mort et les Françaises reviennent sous l’impulsion de Sandrine GRUDA et Endy MIYEM et l’on mène 29-28. Malheureusement, la fin de quart-temps est tout à l’avantage des Japonaises qui retrouvent leur adresse et sont toujours aussi vives et l’on encaisse un 3-13 pour être mené à la pose 34-41 malgré un dernier tir primé de Marine JOHANNES. Nous avons perdu ce quart-temps 27-12 et l’on sent le moral atteint. On n’arrive pas à contrer le jeu japonais, qui joue deux fois plus rapidement que nous et la puissance de nos intérieures n’est pas très utile ; nous sommes même dominés au rebond 18-20.

La seconde période est encore plus difficile. La France prend l’eau, les Japonaises sont inarrêtables, elles jouent à un rythme stratosphérique et les pénétrations s’enchainent ainsi que les tirs extérieurs ouverts. Le score grimpe 38-49 après 2’30 ; 40-54 après 4’ et la France perd à nouveau nettement le quart-temps 27-16 pour être menée après 30’ 50-68. 

Que faire ? Sarah MICHEL est devenue coach au temps mort pendant que les titulaires du poste se concertent mais l’on n’arrête pas ce rythme japonais qui est deux fois supérieur au nôtre. Au 20 fois 5m départ arrêté, on est totalement dominé. Les Japonaises marquent de près, de loin, dans un tourbillon incessant qui donne mal à la tête. Au passage, le score a atteint 84-57 pour les Japonaises. L’écart final sera moins ample 87-71 car les Françaises remportent les 4 dernières minutes 14-3. Il faut dire qu’il y a bien longtemps que le Pays du Soleil Levant est en finale de ses Jeux Olympiques du 3^ème millénaire et quelle leçon !

Pour les statisticiens, on pourra dire que toutes les Japonaises ont marqué, elles sont à 52% aux tirs dont 50% à 11/22 à 3 points. On notera le record de Rui MACHIDA avec 18 passes décisives et les bonnes performances de Himawari AKAHO (17 points à 7/9 aux tirs, 7 rebonds, 24 d’évaluation) et de Yuki MIYAZAWA (14 points, 7 rebonds, 20 d’évaluation). Côté français, faut-il indiquer des statistiques ? Elles ne sont pas si mauvaises, notamment pour Sandrine GRUDA (18 points mais seulement 3 rebonds). Mais y a-t-il un indicateur de vitesse de déplacement ?

Demain, les Françaises affronteront les Serbes pour la médaille de Bronze comme à Rio. Dimanche, le Japon réussirait un exploit inimaginable s’il battait les Etats-Unis en finale mais notre ami américain, coach japonais, Thomas Wayne HOVASSE en poste sur le banc de la sélection depuis 2017 et qui parle la langue du pays, a déjà gagné son pari.