Tokyo 2021 5×5 : La France domine enfin la Serbie et remporte le Bronze

Gabby WILLIAMS la nouvelle âme d’une équipe de France enfin victorieuse de la Serbie et qui remporte
sa 2ème médaille aux Jeux Olympiques. © FIBA

On aime beaucoup les Serbes ; La coach et la plupart des joueuses sont bien connues en France, elles défendent ou ont défendues les couleurs de nos clubs mais quand elles revêtent le maillot national serbe, ce sont des guerrières qui doivent avoir du sang sur les mains pour reprendre les termes de Marina MALJKOVIC. Alors oui, on est un peu inquiet car on a déjà perdu 3 fois contre les partenaires de Sonja VASIC qui jouera là le dernier match de sa carrière : 2 fois en finale du Championnat d’Europe (2015, 2021) et lors du match équivalent à Rio pour le Bronze (2016).

De plus les deux équipes, qui à la base n’ont déjà pas le même mental, arrivent dans ce match dans des dispositions différentes. Certes, la Serbie s’est inclinée contre Team USA mais manifestement les joueuses et leur coach qui a beaucoup fait tourner, ont cherché à se préserver pour conserver leur médaille de bronze acquise à Rio contre la France. L’équipe de France, au contraire sort d’un match frustrant où elles ont été totalement prises de vitesse et se sont lourdement inclinées contre un adversaire qui pourtant paraissait à leur portée. Alors on veut bien croire les propos de la néo-Landaise Marine FAUTHOUX :

« Je pense qu’on a le caractère pour montrer autre chose (demain) contre la Serbie. Sur la fin de match, j’étais énervée, parce que quand on voit la pression qu’on peut mettre, avec nos capacités physiques, quand on voit qu’on peut presser tout-terrain, faire des choses, je ne comprends pas pourquoi on a attendu si longtemps, pas mis ça avant. Je ne vise personne, c’est toute l’équipe. Mais c’est vraiment frustrant. On savait qu’on pouvait aller chercher cette finale. »

Mais il va falloir passer aux actes et l’on craint que les propos de Marine FAUTHOUX ne fassent guère trembler Ana DABOVIC. Sinon il faudra bien admettre que certaines joueuses sont en difficulté. On a noté qu’Helena CIAK n’était pas entrée en jeu contre le Japon et que Diandra TCHATCHOUANG n’avait joué que 3’23 et que des joueuses si brillantes d’habitude comme Valériane VUKOSAVLJEVIC et Sarah MICHEL n’avaient marqué aucun point et même n’avait jamais tiré pour la 1ère en 13’46 de jeu et seulement 2 fois pour la 2ème en 15’43. 

Le staff français serait-il superstitieux question habillement ? Le polo rouge et blanc avait été rangé aux vestiaires après la 1ère défaite contre le Japon, le polo bleu et blanc subit le même sort après la seconde défaite contre le Japon et Valérie GARNIER et ses acolytes rappellent sur le parquet le polo rouge et blanc lui laissant une chance de se racheter pour ce match si important.

Le début est plutôt à l’avantage des Françaises qui mènent 9-4 puis 12-7 grâce à Gabby WILLIAMS (17 points, 8 rebonds, 26 d’évaluation) mais les Serbes recollent à 14-14 après 6’30 de jeu grâce à Ana DABOVIC (7 points) qui domine physiquement Alix DUCHET (10 points à 3/10 aux tirs). Les Serbes répondant aux ordres de Marina MALJKOVIC entament un pressing tout terrain qui se traduit par des pertes de balle côté français et une volonté clairement affirmée de prendre l’ascendant psychologique et cela marche puisqu’après 7’30, nous sommes menés 14-19 et le quart-temps se conclut sur le score de 19-23 en faveur des partenaires de Sonja VASIC (9 points à 3/11 aux tirs dont 1/7 à 3 points et 8 rebonds). Dans ce 1er quart-temps, l’adresse est côté serbe à 6/15 aux tirs dont 3/6 à 3 points alors que les Bleues en sont à 6/17 dont 3/8 à 3 points.

Le 2ème quart-temps verra une domination alternée mais les deux équipes se rendent coups pour coups et le match se transforme en un véritable combat. Les serbes font beaucoup de fautes et cela se traduit par de nombreux lancers francs 11/13 contre 7/8 pour la Serbie à la mi-temps. Côté Français la meilleure marqueuse à ce moment du match est Sandrine GRUDA (14 points, 5 rebonds, 21 d’évaluation) qui devancent de peu Endy MIYEM et Gabby WILLIAMS (11 points chacune à la mi-temps) ; côté serbe c’est Yvonne ANDERSON (14 points à la mi-temps et 24 au total pour 25 d’évaluation) que l’on a du mal à stopper. Plusieurs égalités sont enregistrées à 26 (7’45) 38 (1’45) et la France se détache en fin de 1ère mi-temps pour devancer de 3 points son adversaire 43-40.  

L’écart reste quasiment le même en début de seconde période 53-50 après 5’ de jeu. Et c’est alors que débute le show Marine FAUTHOUX (12 points à 4/5 aux tirs dont 2/2 à 3 points), elle répond ainsi aux réseaux sociaux qui n’attribuaient sa présence en équipe de France mais aussi à l’ASVEL qu’à ses liens familiaux et l’indisponibilité d’Olivia EPOUPA et Bria HARTLEY. A elle seule, elle fait passer la France de 53-50 à 65-54 et doit sortir après un tampon de Maja SKORIC à laquelle elle doit rendre 20 kilos, blessée aux dents car elle joue sans protège-dents ; Alix DUCHET la remplace pour rentrer les 2 lancers-francs de pénalité et la France remporte le quart-temps 24-16 pour mener 67-56.

Le début de dernier quart-temps traduit l’euphorie des Françaises qui impactent physiquement et moralement les Serbes et la France se détache 78-59 à 6’ de la fin. Mais tout n’est pas forcément fini. Marina MALJKOVIC demande un temps mort ; il s’agit de faire relever la tête à Ana DABOVIC et repartir au combat et c’est efficace, la France encaisse un 10-0. Certaines joueuses françaises n’y sont pas comme Valériane VUKOSAVLJEVIC (0 point en 9’53, 2 rebonds, 1 passe décisive, 0 d’évaluation) alors que Helena CIAK et Diandra TCHATCHOUANG semblent condamnées définitivement au banc. La France ne mène plus que 78-71 à 3’40 de la fin, les démons de la défaite seraient-ils en train de revenir ? Non, car Alix DUCHET par ses tirs à 0° éteint l’incendie 85-76 à 1’30 de la fin. Gabby WILLIAMS, qui est devenue l’âme de cette équipe et qui sera en pleurs à la fin du match et Marine JOHANNES (10 points à 2/7 à 3 points) concluent le tableau et la France l’emporte enfin sur la Serbie 91-76 et montra sur la troisième marche du podium.