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Anaïs DEAS : « Une chance d’avoir vécu cette expérience avec le BLMA »

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Anaïs DEAS va se consacrer intégralement à son métier de professeure © Jean-Louis CUCALA

Ce vendredi soir, sur le parquet de Villeneuve d’Ascq, Anaïs DEAS a disputé son dernier match en tant que basketteuse professionnelle. Celle qui est agrégée en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives va désormais exercer intégralement son métier de professeure à l’Université de Montpellier. Nous sommes allés à sa rencontre pour lui poser quelques questions.

Vendredi, ta saison avec le BLMA s’est achevée sans doute moins bien que tu l’espérais. D’après toi, qu’est-ce qui vous a manqué pour aller chercher ce nouveau titre national ?

Il nous a surtout manqué de l’énergie, c’était assez évident ! L’énergie, c’est quelque chose qui se gère sur toute la saison. En jouant à 7 alors qu’on fait 2 matches par semaine, c’est compliqué.

Tu n’as pas eu beaucoup de temps de jeu au BLMA, surtout depuis l’arrivée de Renee TAYLOR. Comment l’as-tu vécu ?

C’est clair que ma deuxième partie de saison est marquée par l’arrivée de Renee, ça annonçait un grand changement pour moi. Je me suis protégée. J’ai pris un peu de distance par rapport à ça en me disant que ce qui m’avait fait venir à Montpellier, ce n’était pas le basket mais le travail. Renee est une fille assez discrète et gentille. Je me suis mise dans le rôle qui m’était confié à partir de là. Je pense vraiment que j’ai été une partenaire parfaite humainement. Mais c’était difficile quand même ! Heureusement que mes coéquipières comprenaient ma situation: elles avaient toujours une parole sympathique et réconfortante à me glisser dans l’oreille.

C’est une chance pour moi d’avoir vécu cette expérience dans une équipe de haut de tableau en LFB et qui jouait l’Euroligue puis l’Eurocoupe. Je pense que si ça avait été un autre coach que Valé (Valéry DEMORY, ndlr), je n’aurais pas eu cette chance. C’est lui qui a choisi de me prendre. Ma façon de le remercier pour cette opportunité, c’était de ne pas lui poser de problème supplémentaire au sein de son équipe.

Ce match a surtout marqué la fin de ta carrière professionnelle. Pourquoi ce choix ?

A partir du moment où j’ai commencé à jouer 0 minute, ça a mûri progressivement dans ma tête. Ca me demandait beaucoup de temps et de concession pour pas grand chose en retour. Tous les soirs, après ma journée de travail, filer à l’entraînement. Ne pas pouvoir passer du temps avec mes amis. Se dire que je vais bientôt avoir 30 ans et que, si j’ai encore le basket, je ne pourrais pas faire de soirée avec eux pour fêter ça… Ce que me donnait le basket par rapport à tous les sacrifices que je faisais, ça a provoqué cette envie d’arrêter. La seule chose qui aurait pu me faire changer d’avis, ça aurait été que le nouveau coach me donne davantage de responsabilités. Et en l’occurrence, je sais que ça n’aurait pas été le cas.

L’année dernière déjà, tu avais envisagé d’arrêter. Pourquoi avoir changé d’avis ?

Là aussi, c’est chronologique. Au moment où je sais que j’ai ce poste à l’Université de Montpellier, c’est assez tôt dans la saison, en octobre. Dès lors, j’ai vu que, là-bas, il n’y avait que de la pré-nationale ou de la Ligue. J’en avais parlé à mon agent, qui m’avait répondu que les 2 meneuses étaient encore engagées et ça ne paraissait donc pas envisageable. Dans ma tête, un coach de première division ne veut que des joueuses professionnelles. Sachant cela, je me suis donc dit que ça allait être ma dernière saison.

Mais au moment où j’ai joué le Final Four de Ligue 2 avec Aulnoye-Aymeries, mon agent me dit que finalement, la deuxième meneuse va partir. Quelqu’un allait être prise pour la remplacer, il allait donc parler de moi. Ca a mis un mois ou un mois et demi avant de se faire, je sais que d’autres avaient été mises à l’essai mais Valé a décidé de me prendre. J’étais consciente que c’était une demande particulière parce que, de par mon métier, je savais que, par exemple en coupe d’Europe le mercredi, je ne pourrais pas faire tous les déplacements.

Quels sont tes meilleurs souvenirs en tant que basketteuse professionnelle ?

J’en ai beaucoup ! Ca commence en cadette France avec Arras et puis en senior avec Bruno (Bruno BLIER, ancien coach d’Arras, est l’oncle d’Anaïs, ndlr). J’ai vécu des belles choses là-bas. A Armentières aussi, nous avions un très bon groupe de copines, c’était super ! Mais je pense surtout à mes 2 années à Aulnoye ! J’y ai retrouvé du plaisir. On a fait la montée de NF1 en Ligue 2 puis le Final Four de Ligue 2. Comme à Armentières, il y avait une excellente ambiance, c’était familial. Humainement, c’était exceptionnel et on a réussi à avoir de bons résultats sportifs. Emotionnellement, c’était super fort ! On rigolait tout le temps, on était bienveillantes les unes envers les autres, une équipe soudée.

Quels conseils donnerais-tu à une basketteuse qui hésite à se lancer dans des études supérieures puis un métier aussi prenant que le tien tout en continuant à pratiquer ce sport au haut niveau ?

Il faut avoir une très bonne communication avec ton club. Mais ce qui prime, c’est la volonté. Quand tu pars jouer et tes coéquipières jouent aux cartes, tu es en train de corriger tes copies ou lire tes cours. Quand j’étais à Nice, avant de partir à l’entraînement, je travaillais. J’ai toujours fonctionné comme ça. Il faut accepter de travailler tes cours sur tes moments de temps libres pour rattraper le temps perdu de par les entraînements ou les matches. La troisième chose qui m’a aidé, c’est le soutien familial. Sans mes parents, ça n’aurait pas été possible !

Est-ce que le fait de faire des études de STAPS (Sciences et Techniques des Aptitudes Physiques et Sportives, ndlr) et de travailler dans ce domaine a fait que tes professeurs puis tes collègues ont été plus compréhensifs ?

Oui, ils sont contents d’avoir des sportifs de haut niveau. Certaines choses sont proposées pour concilier les deux. Ce qui m’a aidé aussi, c’est qu’après la Licence, j’ai commencé à étudier chez moi, que ce soit pour le Master, le Doctorat ou l’Agrégation.

Maintenant que tu n’es plus joueuse, est-ce que tu envisages de coacher en parallèle à ton métier de professeure ?

Oui, totalement ! J’ai le CQP (Certificat de Qualification Professionnelle), j’aimerais bien passer le Diplôme d’Etat. Mais pour l’instant, j’ai besoin d’un an pour souffler parce que ça fait 10 ans que je suis sur un terrain de basket.

As-tu un message à faire passer à des gens en particulier ?

Je l’ai déjà un peu fait passer car je sais très bien que sans mes parents, je n’aurais jamais eu ce parcours là. Ensuite, mes amis parce qu’ils ont été très compréhensifs. Ils venaient voir mes matches et on allait se faire un petit resto après alors que moi je n’avais pas beaucoup l’occasion d’aller les voir.

Merci Anaïs pour ta disponibilité et plein de belles choses pour ta nouvelle vie !

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