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Euro 2021 : Dernière ligne droite à Valence dès ce samedi et fin d’une époque pour l’Espagne ?

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La Belge Emma MEESSEMAN et la Russe Maria VADEEVA (à droite) seront toutes les deux au rendez-vous demain © FIBA

 

Valence  12h

TQ Coupe du Monde 2022

Bosnie-Herzégovine – Suède

                 15h

TQ Coupe du Monde 2022

Espagne – Russie

                 18h

1 / 2 Euro 2021

France – Biélorussie *

                 21h

1 / 2 Euro 2021

Serbie – Belgique

*Le match France – Biélorussie sera diffusé en direct sur W9 (canal 9 de la TNT) à partir de 17h50.

 

Ce samedi au « Pabellón Municipal Fuente de San Luis » se disputeront 4 matchs : les 2 demi-finales de l’Euro 2021 et deux matchs de qualification pour des tournois eux-mêmes qualificatifs pour la Coupe du Monde 2022 en Australie (Sydney).

La première demi-finale à 18h est évidemment celle qui nous intéressera le plus puisqu’elle opposera la France à la Biélorussie. La France a fait grosse impression depuis le début du tournoi avec une profondeur de banc telle que certains observateurs parlent de 2 cinq équivalents et il est vrai, si l’on regarde les statistiques, que l’apport du banc (qui d’ailleurs n’est pas toujours le même) est considérable (48/105 points contre la Croatie, 22/71 contre la République Tchèque, 38/85 contre la Russie, 27/80 contre la Bosnie-Herzégovine). L’équipe s’entend bien et la nouvelle Gabby WILLIAMS s’est parfaitement intégrée. Valérie GARNIER dit d’elle « Quelqu’un qui défend fort, qui aime aller au rebond et si vous rajoutez à cela sa faculté d’être agressive vers le panier et sa qualité d’adresse à 3 points ou de passes et bien cela en fait une joueuse complète dans notre sport et donc un élément très intéressant pour l’équipe de France » et cela d’autant que préalablement elle avait vanté ses qualités humaines « C’est quelqu’un qui correspond à nos valeurs, elle est là avec son abnégation, c’est quelqu’un de très humble »  By the way, comme disent les Anglophones, on apprend qu’elle a failli être sélectionnée dans l’équipe olympique américaine de….saut en hauteur (meilleure performance mondiale en 2012 pour les athlètes nées en 1996 avec un record personnel à 1,90 m et Alexia CHARTEREAU de dire « Elle pourrait me sauter par-dessus » et  Marine JOHANNES de souhaiter obtenir une confirmation «  Donc, tu pourrais lui sauter par-dessus » . Ce que l’on ne sait pas, c’est si le règlement FIBA aurait permis de la faire jouer en équipe de France de Basket si elle avait été championne olympique de saut en hauteur pour les Etats-Unis à Londres (Ne pas nous écrire, c’est de l’humour !).

Y a-t-il cependant quelques problèmes ? En fait, deux : la mène (le problème a été aggravé par la blessure d’Olivia EPOUPA et si Sarah MICHEL est au four et au moulin, cela désorganise le poste 2. Olivia EPOUPA devrait revenir samedi dans l’équipe mais quel sera son état de forme ? Plus grave, le rebond. Il suffit de regarder les statistiques du match France – Bosnie-Herzégovine pour s’en rendre compte : Bosnie-Herzégovine 47 rebonds dont 24 pour Jonquel JONES, France 42 (meilleures rebondeuses avec 6 rebonds : Sarah MICHEL et Gabby WILLIAMS) et celles des autres matchs de la France où les meilleures rebondeuses ont été Valériane VUKOSAVLJEVIC (12 rebonds conte la Croatie et 9 contre la Russie), Alix DUCHET ex-aequo avec 7 rebonds contre la République Tchèque. Valérie GARNIER n’arrête pas de souligner ce problème du rebond surtout défensif.

Malgré cela, la France sera favorite contre la Biélorussie. Nous évacuerons tout de suite l’appellation du pays et nous continuerons d’utiliser le terme Biélorussie. Les médias utilisent le nom de Biélorussie ou de Bélarus. En France, on utilise souvent le nom Biélorussie. L’Académie française recommande l’usage de ce terme, qui francise selon elle le nom de « Belarus ». Le Ministère des Affaires Etrangères utilise également « Biélorussie » dans sa communication officielle. Dans le sport, la Fédération Française de Football fait de même mais la FIBA utilise le terme Belarus. Il est rappelé que Bielo signifie « blanc » et « rossia » évidemment Russie. Ce n’est qu’à la chute de l’URSS, en 1991, que la Biélorussie reprend le nom de République du Bélarus. Parler du Bélarus, c’est donc une manière de mettre en avant l’indépendance du pays par rapport à la Russie. Les noms de Biélorussie ou Bélarus peuvent donc tous deux être employés, selon que l’on souhaite suivre les recommandations de l’Académie française, ou plutôt mettre en valeur l’histoire de la nation bélarusse.

Dans cet Euro, la Biélorussie a joué un rôle déterminant en battant la 1ère journée l’Espagne et en provoquant indirectement son élimination après la défaite de cette dernière contre la Serbie. Comme nous l’avons déjà vu, la Biélorussie est une équipe solide composée de joueuses chevronnées qui savent défendre. Rappelons que le score à la mi-temps de leur match de quart de finale contre la Suède était : 26-14. Un peu comme Valérie GARNIER, l’entraineur biélorusse, l’ancienne joueuse Nataliya TRIFAMIVA, souligne un défaut de son équipe : le rebond défensif. On y ajoutera le fait que les scoreuses sont principalement au nombre de trois Vera VERAMEYENKA, Mariya PAPOVA et la nouvelle, la néo-Biélorusse Alexandria BENTLEY qui a remplacé Lindsey HARDING mais Yelena LEUCHANKA qui semble avoir quelques difficultés avec le régime à Minsk n’a pas été remplacée, tout comme Tatyana TROINA qui était une excellente shooteuse à 3 points.

Nous ne reviendrons pas sur les performances de la Biélorussie déjà anciennes mais assez brillantes : Championne d’Europe en 2007, 4ème à la coupe du Monde 2010, 6ème aux J. O. de Pékin et qualifiée aux JO de Rio mais les 5 dernières rencontres bilatérales ont été en faveur de la France.

La seconde demi-finale est très attendue. Elle opposera la Serbie à la Belgique.

Le palmarès de la Serbie étonne toujours : Championne d’Europe 2015, Médaillée de Bronze à Rio (deux matchs remportés contre la France), 3ème au dernier championnat d’Europe 2019 chez elle dans la ville blanche Beograd. Peu de joueuses ont une aura mondiale à l’exception peut-être dans l’équipe actuelle de Sonja VASIC (née PETROVIC) ou Jelena BROOKS (née MILOVANOVIC) mais lorsqu’elles enfilent le maillot national, tout change. Autre énorme point fort, celle que l’on appelle à Belgrade : « le Général » alias Marina MALJKOVIC. Nommée à 30 ans coach principale de l’équipe nationale, elle ramène à la surprise générale la quatrième place européenne à Belgrade en 2013. Il faut dire que la dernière fois que ce pays, qui s’appelait alors la Yougoslavie, avait été sur un podium européen, c’était en 1991, devancé seulement par l’URSS. Mais que dire de ce qui s’est passé en 2015 et des déclarations de Marina MALJKOVIC ?

Dans un petit pays comme le nôtre, qui n’a pas de Ligue de basket féminin, vous ne pouvez pas vous imaginer ce que c’est d’être champion d’Europe. Vous ne pouvez pas mesurer l’envergure de ce titre (…) La récompense, c’est aussi la personne la plus pessimiste ou l’homme macho qui ne veux jamais jeter un coup d’œil au sport féminin de sa vie, et qui là, est devant sa télé à regarder du basket féminin serbe. La récompense, c’est de voir des terrains remplis de petites filles avec un ballon, le lendemain de la finale à 8 heures du matin (…) Tous mes rêves se sont réalisés. Pour le pays entier, on est des héroïnes, des légendes. On ne peut plus marcher dans les rues. (extrait de Wikipédia).

Et d’ailleurs, lorsque Le Général a abandonné son armée début 2017 avant de revenir sous la pression populaire en 2018 cette période a été fatale aux soldats serbes qui terminent 11ème du championnat d’Europe à Prague et ne se qualifient pas pour la Coupe du Monde 2018 à Ténérife. Dès 2019, tout est rentré dans l’ordre.

Le money time est dans l’ADN des Serbes. Alors oui, parfois avec des faits de jeu favorables. Il n’est pas besoin d’aller chercher loin.  Que s’est-il passé en quarts de finale contre l’Espagne ? Il reste dix secondes à jouer dans le temps réglementaire, la Serbie mène d’un point et n’est pas dans la pénalité mais la balle est espagnole. Les Serbes, héritières du basket yougoslave, qui connaissent par cœur le scénario font des fautes pour faire tomber le chrono. Mais à 1,5 seconde de la fin, erreur d’arbitrage, la faute serbe de Jelena BROOKS est réelle mais elles ne sont toujours pas dans la pénalité, l’arbitre donne néanmoins deux lancers à Cristina OUVIÑA. Sous les protestations de l’équipe serbe et du bord de touche du Général MALJKOVIC, qui, raide, fait les gros yeux, l’arbitre se dirige vers la vidéo. Alors on croit à une remise à la touche mais pas du tout, l’arbitre droite dans ses bottes, un rien bornée, est allée consulter la vidéo pour savoir si après les lancers, le temps restant serait de 1,5 seconde comme l’indique le chrono de la salle ou 1,7 seconde comme elle finit par le décider. Il faut dire que cette dame a le sens des priorités. Et donc le sort du match est entre les mains de Cristina OUVINA qui n’est pas maladroite dans cet exercice. Le premier lancer rentre, les deux équipes sont à égalité, le deuxième est raté et le Royaume d’Espagne est envoyé en prolongation qu’il perdra. L’Espagne est éliminée avant le carré final alors que la Serbie, passée tout près de la sortie et peut-être de la fin d’une époque car l’équipe se renouvelle difficilement, continuera encore quelques temps au plus haut niveau mondial (Rappelons que la Serbie est qualifiée pour les Jeux Olympiques de Tokyo).

Si la Serbie est passée tout près de la sortie, il en est de même de l’adversaire du jour : la Belgique. Après une surprenante défaite le 1er jour contre la Bosnie-Herzégovine (70-55), le Royaume d’Outre-Quiévrain se devait de battre la Turquie, ce qu’il fit 63-61 lors de la dernière journée de groupe C et le classement du groupe fut finalement : 1ère Belgique 5 points (+ 20), 2ème Bosnie-Herzégovine 5 points (+5), 3ème Slovénie 5 points (-25), 4ème Turquie 3 points. Mais si le score de Belgique – Turquie avait été l’inverse (61-63 donc), le classement aurait été : 1ère Slovénie (5 +10), 2ème Bosnie-Herzégovine (5 -10), 3ème Turquie (4 +2), 4ème Belgique éliminée (4 -2).

Donc la Belgique est également passée tout près de la sortie et son quart de finale contre la Russie ne fut pas si facile que cela (83-83 à 30 secondes de la fin). Elle fut sauvée par un « step back jump shoot » réussi à 6 secondes de la fin. On avait pris l’habitude d’admirer cette équipe de Belgique qui, jusqu’aux dernières années n’avait eu que quelques individualités rarement ensemble et notamment Ann WAUTERS. L’on a désormais clairement pris conscience que la Belgique ne pourra accéder au plus haut niveau européen que si les composantes de son trio magique formé par Julie ALLEMAND, Kim MESTDAGH et Emma MEESSEMAN est performant ensemble, ces 3 joueuses ayant marqué 61 des 85 points de la Belgique contre la Russie.

 

Mais avant ces deux demi-finales, il y aura eu non pas des matchs de classement, ce qui serait assez secondaire mais deux matchs de WWCQTs comme le dit la FIBA et que nous traduirons modestement par Qualification aux tournois de qualifications à la Coupe du Monde 2022. En fait, cette formule a déjà été utilisée pour les Jeux Olympiques de Tokyo et c’est ainsi par exemple que la France s’est qualifiée à Bourges en février 2020, la Belgique à Ostende et l’Espagne et la Serbie à Belgrade. La Biélorussie et la Russie ne sont pas qualifiées.

Donc six équipes européennes seront qualifiées pour des tournois qualificatifs à la Coupe du monde 2022 qui aura lieu à Sydney du 22 septembre au 1er octobre 2022. Il n’y aura que 12 équipes dans cette compétition et à ce stade, nous ne savons rien sur ces tournois de qualification (nombre, lieu, dates, répartition des équipes) mais seulement qu’en général, ils sont assez favorables aux équipes européennes.

Les 6 qualifiés sont : les 4 demi-finalistes (France, Biélorussie, Belgique, Serbie) et les deux vainqueurs des matchs de 12h Bosnie-Herzégovine – Suède et 15h Espagne – Russie. Si le vainqueur du 1er de ces matchs franchira un pas dans la hiérarchie mondiale (qu’a déjà franchi la Biélorussie), le vaincu du second match subira, surtout si c’est l’Espagne, un lourd recul pour ne pas dire la fin d’une époque pour un pays toujours présent en Coupe du Monde depuis 1994 et même toujours sur le podium depuis 2010.

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