Pages
Adsense

TOKYO 2021 5×5 J-2 : L’Europe a-t-elle une chance de médaille ?

Share Button

S’inspirer de la Serbie et de la mentalité d’Ana DABOVIC, Jelena BROOKS née MILOVANOVIC et Sonja VASIC – Crédit Photo : FIBA

Comme on l’a vu hier, la capacité des joueuses à supporter l’enfermement n’est pas la qualité première des Européennes, mais l’ambiance dans le groupe, le plaisir à être ensemble peut constituer un avantage pour surmonter le lourd handicap de la bulle.

Quatre nations européennes se sont qualifiées pour les Jeux Olympiques de Tokyo : l’Espagne, la France, la Belgique et la Serbie présentée ici dans l’ordre du classement FIBA. Il est donc à noter que ni la Russie, ni la Turquie ne seront présentes à Tokyo.

Le dernier Championnat d’Europe qui vient de s’achever à Valence (Espagne) nous a plongé dans une grande perplexité.

Bien sûr nous pourrions dire que le vainqueur de la compétition précitée : la Serbie est la meilleure chance des européennes. Elles ont en tout cas avec l’Espagne le meilleur palmarès : titre européen en 2015 et 2021, médaille de bronze aux derniers Jeux Olympiques de Rio en 2016. Mais c’est dans la bouche de Marina MALJKOVIC, l’emblématique coach de la formation serbe, que nous avons notre réponse après la victoire de la Serbie sur le toit de l’Europe qui dit en substance ceci. « Cette performance est un miracle car nous sommes un petit pays avec peu de moyens qui n’a même pas vraiment de ligue professionnelle ». Alors oui, Marina, dans ce cas cela peut arriver une fois mais quand cela se renouvelle depuis dix ans, il faut bien chercher des explications ailleurs. La première explication réside dans la personnalité de Marina MALJKOVIC, surnommée à Belgrade, le Général et qui sait emmener ses troupes au combat. D’ailleurs la seule fois où elle n’était pas là à Prague en 2017 la Serbie a été éliminée en quarts de finale et ne s’est pas qualifiée pour la Coupe du Monde à Ténérife en 2018. Autre explication : la Serbie est l’héritière de la culture Basket Ball de la Yougoslavie c’est-à-dire technique, adresse, détermination, stratégie de jeu, mentalité et gestion de la pression et du money time, faire des bonnes fautes, marquer les lancers francs, être agressives en défense, présentes au rebond…en un mot savoir jouer au Basket maximiser ses points forts, minimiser ses faiblesses. 

Nous venons d’apprendre que Sonja VASIC avait été déclarée positive au COVID et nous ne savons pas vraiment s’il y a des cas contacts. Ce que nous savons, eu égard aux remarques de Marina MALJKOVIC, c’est que l’équipe de Serbie qui est déjà peut-être un peu en surrégime, aura besoin de tous ses moyens pour réussir. 

Car à Tokyo, la Serbie présentera une équipe vieillissante qui voudra vaincre avant de tirer sa révérence. Elle sera emmenée, espérons-le, par Sonja VASIC (32 ans) dont la performance individuelle sera déterminante pour le sort de toute l’équipe mais pourra s’appuyer sur Jelena BROOKS (32 ans) née MILOVANOVIC  , Ana DABOVIC (32 ans le 18 Août), Sasa CADO (31 ans) (ndlr la FIBA écrit à juste titre CADJO pour faire au mieux car dans beaucoup de langue slave, il y a des lettres qui ressemblent à des lettres latines (en l’occurrence D) mais qui n’en sont pas ainsi sur la partie verticale du D de CADO il y a une petite barre horizontale et c’est une autre lettre que le D et qui se prononce DJE, Nevena JOVANOVIC (31 ans), Dajana BUTULIJA (35 ans), Maja SKORIC (31 ans), Tina KRAJISNIK (30 ans) . La jeune Marina MALJKOVIC (qui fêtera ses 40 ans en septembre) a néanmoins réussi à trouver une lycéenne de 1m 93 Angela DUGALIC (Maine West High School) qui participera à 19 ans à ses premiers jeux olympiques. Espérons également que la Covid ne viendra pas perturber la compétition (Sonja VASIC aurait été testée positive).

Notre seul message pour cette Serbie qui sait au mieux rentabiliser ses atouts : « Encore une fois, même si c’est peut-être la dernière, avant longtemps ». 

Jamais dans l’histoire des Belgian Cats, l’équipe de Belgique n’a rassemblé autant de talents en même temps. Longtemps Ann WAUTERS absente à l’Euro et qui retrouve l’équipe nationale de Belgique pour les Jeux Olympiques de Tokyo tout comme Jana RAMAN, était bien seule. Aux trois joueuses fantastiques que sont : Julie ALLEMAND (25 ans), Emma MEESSEMAN (28 ans) et Kim MESTDAGH (31 ans), Philippe MESTDAGH a su ajouter pour constituer une équipe performante son autre fille Hanne MESTDAGH mais peut-être et surtout Antonia DELAERE et l’impressionnante Kyara LINSKENS. Alors quand tout ce beau monde est à son top au même moment, cela en fait une équipe très compétitive. L’on se rappelle tous, le match joué en demi-finale de la Coupe du Monde à Ténérife en 2018 contre les Etats Unis ; nous sommes en 2nd mi-temps il reste 15’17 à jouer, la balle parvient à Julie ALLEMAND qui la donne à Emma MEESSEMAN qui marque ; alors les 12000 spectateurs ébahis de la salle de San Cristobal de la Laguna se retournèrent d’un seul mouvement (un peu comme à Roland Garros) vers le tableau d’affichage où venait de s’allumer le score 52-52.

Mais parfois il y a des ratés comme cette demi-finale de l’Euro à Valence où Emma MEESSEMAN n’était pas dans un grand jour du moins en attaque et la Belgique s’inclina contre la Serbie avant de remporter la médaille de bronze.

Ce sera certainement l’objectif des Belgian Cats à Tokyo mais pour cela on connait la recette : être au meilleur niveau toutes ensemble. Dès lors la Belgique pourrait bien être la meilleure équipe européenne lors de ces Jeux olympiques.

Sa défaite en match de préparation contre le Japon, ne nous a pas trop inquiétés car ce n’était qu’un match amical mais comme la Serbie, il faudra être à 100% de son potentiel, peut-être même 120% pour rejoindre la boîte.

Le cas de l’Espagne est un peu le contraire de celui de la Belgique. Pendant une décennie, l’équipe d’Espagne a grosso modo dominé l’Europe. Les dirigeants ibériques avaient réussi à vaincre leur point faible historique : disposer d’un pivot de rang mondial. Il l’avait trouvé en la personne de Sancho LITTLE puis de Astou N’DOUR et comme il y avait des shooteuses hors pair Marta XARGAY, Anna CRUZ où une meneuse exceptionnelle Laia PALAU (41 ans) tout cela tournait merveilleusement mais devenait fragile au fil du temps. Il a suffi qu’Alba TORRENS soit frappée par la COVID ou qu’Astou N’DOUR soit moins en forme pour que la Roja qui entre temps avait perdu Marta XARGAY (30 ans) et Anna CRUZ (34 ans) soit en grosse difficulté lors de l’Euro 2021 chez elle à Valence.

La question qui se pose à tous : était-ce la fin d’une époque ou un simple accident ? Les nouvelles et notamment Raquel CARRERA (19 ans) et les deux autres C (Maria CONDE et Maïte CAZOLA) auront-elles le temps de remplacer les anciennes ? Nous aurons ces réponses à Tokyo mais nous ne sommes pas si optimistes que cela même si l’Espagne est dans le groupe le plus équilibré avec le Canada, la Serbie et la Corée et la possibilité d’une première place  qui pourrait lui donner un quart de finale plus facile d’autant que la Roja pourra toujours compter sur Alba TORRENS et Tamara ABALDE.

Last but not least : la France. Trop de chose à dire pour les quelques lignes qui suivent. La finale de l’Euro 2021 a plongé les supporters des Bleues dans une perplexité rarement égalée au cours de ces 20 dernières années. On oscille entre les sentiments positifs (mais ne sont-ils pas volontairement positifs ?) tels que ceux exprimés par Yannick SOUVRE sur W9 : Combien de pays n’auraient pas aimé disputer 5 finales européennes de suite ? et ceux qui disent « l’équipe de France n’a pas la mentalité pour gagner un tel championnat ». Alors peut-être que l’on fera notre cet humour d’un internaute pour féliciter l’esprit de combativité en finale de la seule française qui a tenu son rang Valériane VUKOSAVLJEVIC « J’ai cru qu’elle était serbe ». En revanche, malgré notre empathie pour Endy MIYEM dont nous adorons le sourire et la joie de vivre mais aussi son merveilleux shoot à 5m du panier presque toujours efficace et qui nous a si souvent sorti de situations difficiles comme en demi-finale de cet euro, et nous irions volontiers en vacances avec elle selon l’expression consacrée mais comment, sinon comprendre du moins accepter cette phrase terrible pour une compétitrice, capitaine de l’équipe de France « Je n’ai pas la mentalité à vouloir me battre ». Les matchs de préparation ne nous ont rien apporté car précisément, c’est dans la difficulté que l’on veut voir l’équipe de France exister.

Pour cette équipe de France et son staff, les JO de Tokyo c’est l’oral de rattrapage même s’il y aura peut-être une session en septembre à Sydney en 2022. Sinon il faudra sans doute songer au grand chambardement car une équipe de France ce n’est pas qu’une bonne ambiance qui doit être un atout permettant d’obtenir de bons résultats ; c’est la représentation d’une nation, d’un peuple, d’une fédération, de basketteurs et de basketteuses, en un mot de tous. On est loin de la devise de Pierre de Coubertin où l’essentiel était de participer. Et l’amertume des supporters, celle qui pourrait naître de la défaite répétée au plus haut niveau, ne doit pas être ressentie comme le disait Paul Valéry « comme l’impression de donner plus que ce que l’on reçoit ». 

A cet égard et comme toujours dans ce type de compétition, le quart de finale sera déterminant et en plus cette fois-ci, l’adversaire dépendra en partie du choix du tirage et pas seulement du classement en groupe. Souhaitons à l’équipe de France de faire aussi bien qu’à Rio et même un peu plus avec une médaille. Allez France. 

Un commentaire

  1. Ne pas oublier dans l’analyses des résultats des équipes européennes que si l’URSS n’avait pas éclaté en plusieurs morceaux à la fin des années 1980, si la Tchécoslovaquie n’avait pas été divisée en deux au début des années 1990 et si la Yougoslavie était encore Serbie+Croatie+Bosnie+Monténégro les podiums des EURO depuis le milieu des années 1990 auraient été différents§
    Et la France n’aurait certainement pas gagné ses deux EURO.
    Impossible à savoir de toute façon.

    Ensuite je trouve louable la démarche de sélectionner en Equipe de France deux joueuses en prévision des JO de Paris 2024 car il est évident que Marine Fauthoux et Iliana Rupert ne sont là que pour acquérir de l’expérience pour 2024 et non parcequ’elles sont indiscutables à leur poste cette année. Quel que soit le talent de Rupert d’ailleurs. Et perso j’aurais même sélectionné, dans la même optique, Kendra Chéry à la place de Diandra Tchatchouang.

    Pour revenir sur l’orthographe de CAĐO ou CADJO il faut préciser que le Đ (minuscule : đ), appelé D barré, est une lettre additionnelle de l’alphabet latin (donc bien une lettre latine!)
    Ce Đ est célèbre depuis plusieurs années grâce au tennisman Novak ĐOKOVIC que la presse occidentale préfère orthographier Novak DJOKOVIC.
    Pour information l’orthographe exacte n’est pas Sasa CADO mais Saša ČAĐO.
    Le š (s caron ou s hatchek) se prononce CH en langue française.
    Le Č (C caron ou C hatchek) se prononce lui TCH.
    Traduit dans l’orthographe français Saša ČAĐO devrait donc s’écrire SACHA TCHADJO.
    C’est comme ça que devrait prononcer son nom les commentateurs français en tout cas. Mais sont-ils si professionnels que cela? Eux qui ont du mal à prononcer correctement Vukosavljević et sa consonne affriquée alvéolo-palatale sourde!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Adsense